Télécharge gratuitement ce cours d'histoire du bac STMG (Terminale) sur le jeu des puissances dans un espace mondialisé de 1945 à nos jours.
Cette fiche est consacrée à la question obligatoire du thème 1 du programme d’histoire. Le programme officiel précise que le professeur doit étudier l’évolution du rapport de force entre les États depuis 1945, tout en insistant sur la place des idéologies dans ces rapports de force.
digiSchool t'accompagne toute l'année dans tes révisions du baccalauréat ! Retrouve en bas de la fiche tout le programme du bac stmg.
Avant d’aborder ce cours, il faut se rappeler que l’année 1945 est marquée par la fin de la Seconde Guerre mondiale, après la capitulation de l’Allemagne (8 mai 1945) et celle du Japon (2 septembre 1945), qui entérine la domination de deux puissances, les États-Unis et l’URSS de Staline, qui, si elles ont un ennemi commun, l’Allemagne nazie, s’inscrivent rapidement dans une rivalité qui plonge le monde dans une guerre froide.
Après la lecture de cette fiche, vous devez connaître les notions suivantes : guerre froide, monde bipolaire/monde multipolaire, terrorisme, nationalités.
Vous devez pouvoir nommer, situer et caractériser les deux blocs Est et Ouest qui s’affrontent dans la guerre froide, en particulier les idéologies qui sont à l’origine de la coupure du monde en deux et les types de conflits qui opposent les deux grandes puissances et leurs alliés.
En 1945, après la capitulation de l’Allemagne puis du Japon, la Seconde Guerre mondiale se termine par la victoire de deux grandes puissances, les États-Unis et l’URSS. Si le désir de paix semble se concrétiser par la création de l’ONU, des tensions apparaissent rapidement entre les deux puissances, en particulier lors des conférences de Yalta puis de Potsdam.
Dès 1947, la bipolarisation du monde est effective et se traduit par une guerre froide. Deux blocs hostiles se font donc face : un bloc capitaliste dominé par les États-Unis et un bloc communiste dominé par l’URSS. En raison de l’arme nucléaire, la guerre ne peut être directe entre les deux grands et la confrontation prend la forme de crises ou de guerres indirectes, jusqu’à l’effondrement du monde communiste, de 1989 à 1991.
Dès lors, la domination des relations internationales par les États-Unis s’accompagne d’une multipolarisation du monde, amplifiée par la création de nouveaux États suite à la décolonisation (années 1950-1960) puis par l’émergence de nouvelles puissances. Les démocraties qui se sont imposées à la plupart des régimes totalitaires sont désormais confrontées à une nouvelle menace, le terrorisme.
DÉFINITION : Monde bipolaire. Monde coupé en deux blocs, dominés chacun par une grande puissance.
DÉFINITION : Monde multipolaire. Monde dominé par plusieurs aires de puissance.
Problématiques
Nous étudierons d’abord la bipolarisation du monde en deux blocs, dont nous analyserons ensuite les tensions qui les opposent. Nous aborderons ensuite les conséquences de la chute du bloc communiste, qui ouvre l’ère de la multipolarisation.
La conférence de Yalta de février 1945 avait partagé l’Europe en deux sphères d’influence : l’Europe de l’Ouest étant sous influence américaine tandis que l’Europe de l’Est était sous influence soviétique. Des élections démocratiques devaient être organisées en Europe de l’Est et centrale, ces pays étant occupés par l’armée rouge.
Toutefois, les élections démocratiques n’ont pas lieu comme prévu et Staline met en place des gouvernements communistes dans les territoires récemment libérés par les soviétiques. En mars 1946, Churchill prononce un discours dans lequel il dénonce le « rideau de fer » qui est tombé sur le continent européen et qui sépare désormais les pays européens sous influence soviétique et ceux sous influence occidentale.
En Grèce, une guerre civile éclate en 1945 opposant les monarchistes soutenus par les Anglais et les Américains aux communistes soutenus par la Bulgarie et les Soviétiques. La guerre se termine en 1949 par la victoire des monarchistes. Dans ce contexte de rivalité entre les deux superpuissances de l’époque (URSS, États-Unis), chaque camp cherche à affirmer ses positions.
Cela débouche sur la doctrine du containment (ou doctrine Truman) énoncée en mars 1947 par le président américain Truman. Celui-ci énonce le fait qu’il faut endiguer l’avance communiste en Europe et dans le monde en mettant en avant que la pauvreté fait le lit du communisme. Il cherche donc à aider les pays européens à se relever après la Seconde Guerre mondiale en annonçant en 1948 le lancement du plan Marshall qui distribue des fonds aux pays européens qui les acceptent : seuls les pays sous influence occidentale les accepteront, les autres pays européens étant contraints de refuser cette aide sous la pression des Soviétiques.
Quant aux Soviétiques, ils dénoncent « l’impérialisme » américain et appellent les pays communistes à lutter contre le monde capitaliste et à se rassembler autour de l’URSS, la « patrie du socialisme ». C’est la doctrine Jdanov.
Le monde est donc divisé entre deux modèles qui s’affrontent, les démocraties libérales tenantes du capitalisme économique à l’Ouest contre le totalitarisme communiste sous la tutelle du modèle stalinien à l’Est.
DÉFINITION : Totalitarisme. Système qui s’oppose à la démocratie. Le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul chef et de son parti, qui est l’unique parti autorisé. Il n’y a pas d’élection et la population est contrôlée par la propagande et par la terreur.
DÉFINITION : Démocratie libérale. Système politique fondé sur le respect des libertés individuelles et collectives, qui permet aux citoyens de choisir leurs dirigeants au cours d’élections.
DÉFINITION : Capitalisme. Système fondé sur la propriété privée et l’économie de marché, c’est-à-dire sur la libre concurrence et la loi de l’offre et de la demande.
DÉFINITION : Communisme. Système dans lequel la propriété privée laisse place à la nationalisation des entreprises (qui appartiennent donc à l’État) et fondé sur la planification (organisation) des travaux selon les propriétés imposées par l’État.
RAPPEL : Staline succède à Lénine, chef de file de la Révolution russe de 1917 (chute du Tsar et arrivée au pouvoir des Communistes) et impose un système totalitaire en URSS de 1924 à 1953.
Les dernières illusions de paix et d’amitié américano-soviétique s’envolent avec le blocus de Berlin de juin 1948 à mai 1949. En effet, Berlin est partagée en quatre zones d’occupation : française, anglaise, américaine et soviétique. En juin 1948, les occidentaux unissent leurs zones d’occupation et créent le deutsche mark.
Staline estime que cette décision est illégale et met en place un blocus du secteur occidental de Berlin. Les voies terrestres sont donc coupées mais les Américains arrivent à ravitailler la ville par pont aérien.
Les soviétiques constatent l’inutilité de leur blocus et le lèvent en mai 1949. La RFA (République Fédérale Allemande) rassemblant la zone d’occupation occidentale est créée à cette date et Staline réplique en créant la RDA (République Démocratique Allemande) en octobre 1949, qui est constituée de la zone d’occupation soviétique.
Des alliances militaires se mettent en place : l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) est créée en 1949 : elle réunit tous les pays capitalistes sous influence américaine. En face, le pacte de Varsovie est signé en 1955 sous l’égide des soviétiques. Cette alliance est composée des pays communistes européens qui sont dépendants de Moscou.
En 1950, la guerre de Corée éclate. Elle oppose la Corée du Sud, soutenue par l’ONU (dominée alors par les Américains), à la Corée du Nord soutenue par la Chine et l’URSS. C’est donc une confrontation indirecte entre les deux grands de laquelle personne ne sort vainqueur puisque la ligne de cessez-le-feu est la même que celle avant le conflit.
La crise de Cuba en 1962 marque l’apogée des tensions Ouest-Est. En effet, la guerre n’a été évitée que de justesse. D’autres confrontations ont lieu comme la crise des euromissiles (1977-1987) ou la guerre d’Afghanistan (1979-1988) qui oppose indirectement Américains et Soviétiques. Les deux pays, ainsi que certains de leurs alliés parmi lesquels la France, possèdent l’arme nucléaire.
Un conflit militaire direct entre les deux grandes puissances est évité y compris durant les périodes de fortes tensions, par crainte d’une troisième guerre mondiale encore plus destructrice que la seconde.
La décolonisation commence en majorité dès 1945 et se termine dans les années 1970. Ce phénomène long et progressif conduit à l’indépendance des pays dominés par de grandes puissances, essentiellement européennes. Ces nouveaux pays indépendants tentent de s’affirmer et de se tenir à l’écart des deux blocs.
Les pays décolonisés inventent l’expression « tiers-monde » pour symboliser cette troisième voie. La conférence de Bandung de 1955 réunit ces pays sous l’égide de leaders comme Sukarno, Nasser ou Nehru.
L’expression de tiers monde ne comprend pas seulement des pays décolonisés mais aussi la majorité des pays du Sud. Ceux-ci sont appelés pays en voie de développement.
Toutefois cette volonté d’indépendance est un échec. En effet, les pays décolonisés sont toujours sous l’influence plus ou moins grande d’un des deux blocs. Ainsi, on remarque que des pays comme l’Égypte, l’Algérie, le Bénin, le Mozambique, l’Angola sont du côté soviétique, alors que des pays comme l’Arabie Saoudite, la Thaïlande ou le Pakistan soutiennent les États-Unis.
DÉFINITION : Nationalisme. Idéologie qui se caractérise par la volonté d’un peuple d’obtenir son indépendance.
L’URSS s’effondre en 1991 à cause des réformes initiées par son secrétaire général, Gorbatchev. Celui-ci essaye de moderniser le système soviétique par sa politique de glasnost (transparence) et de pérestroïka (restructuration) qui ne font que faire écrouler le système. La chute du mur de Berlin en novembre 1989 provoque l’effondrement des démocraties populaires dans les pays communistes d’Europe centrale et orientale membres. Peu de temps après, en décembre 1991, Gorbatchev démissionne, entraînant la fin de la guerre froide et la victoire du bloc occidental sur le bloc communiste.
Cela marque le début d’un monde unipolaire, c’est-à-dire dominé par les États-Unis. Ceux-ci exercent alors leur influence dans le monde entier et interviennent dans plusieurs guerres comme durant la guerre du Golfe en 1991 ou encore dans l’ex- Yougoslavie dans les années 1990.
Cette dernière est la conséquence de l’éveil des nationalismes dans la région dite des Balkans : les peuples croates, serbes et bosnien notamment réclament leur autonomie et leur droit à avoir leur propre État, ce qui provoque des conflits sur le découpage des frontières de ces nouveaux États (de même que des rivalités religieuses entre communauté chrétiennes et musulmanes).
Si, durant cette période, aucun pays au monde ne peut rivaliser avec les États-Unis qui s’affirment comme superpuissance mondiale incontestée, divers évènements modifient le jeu des puissances au XXIème siècle.
La crise économique de 2008 a démontré la fragilité des économies occidentales et a renforcé le poids économique des pays émergents tels que la Chine, l’Inde ou le Japon. Ceux-ci s’affirment de plus en plus sur la scène internationale, de telle sorte que l’on assiste à la multipolarisation du monde.
La Chine et la Russie, et dans une certaine mesure l’Union européenne, apparaissent comme les principaux rivaux des États-Unis. La Chine est une puissance économique en pleine ascension qui entend rattraper les États-Unis dans les prochaines décennies, tandis que la Russie développe une politique étrangère très efficace sous l’impulsion de Vladimir Poutine qui tient en échec les Occidentaux.
Ainsi, le président Poutine a réussi à éviter une intervention militaire occidentale en Syrie en 2013. La Russie s’est même agrandie avec l’annexion de la Crimée en mars 2014, démontrant une volonté affirmée de retour de la grande puissance russe dans le concert des nations.
Le 11 Septembre 2001, des attentats sont commis sur le territoire américain par un groupe terroriste islamiste, Al-Quaïda. Ces attentats font des milliers de morts aux États-Unis et constituent un véritable choc pour l’opinion publique américaine qui n’avait pas été frappée sur son propre sol depuis 1941 avec Pearl Harbor.
Aussitôt, le président Bush lance la « guerre contre le terrorisme » destinée à punir ceux qui avaient participé à ces attentats et les pays accusés à tort ou à raison de soutenir des groupes terroristes. C’est pourquoi les Américains et une coalition internationale envahissent l’Afghanistan et renversent le régime taliban, accusé avec raison de soutenir le terrorisme.
Mais les États-Unis interviennent également en Irak en 2003 avec un faux prétexte, celui des armes de destruction massive que posséderait le pays. Le sentiment d’anti-américanisme se développe alors surtout dans le monde arabe, affaiblissant l’attrait de « l’American way of life ». Les États-Unis sont à partir de ce moment perçus dans de nombreux pays comme un pays impérialiste qui n’hésite pas à renverser par la force les régimes qui ne lui sont pas favorables.
À l’ère de la mondialisation, le monde actuel est multipolaire, dominé par plusieurs centres d’impulsion (lire la fiche de géographie sur les centres d’impulsion mondiaux), au sommet desquels se trouvent toujours les États-Unis, confrontés à la concurrence de l’Union européenne et du Japon, et de plus en plus des pays émergents d’Asie (Chine, Inde).
Les rivalités sont non seulement économiques mais aussi culturelles, diplomatiques et militaires.
Un numéro de La Documentation photographique, propose de nombreux exemples précis et illustrés :
Le jeu des puissances dans un espace mondialisé de 1945 à nos jours (+ Quiz Associé)
Le Moyen-Orient et le pétrole (+ Quiz associé)
L’Amérique latine (+ Quiz associé)
De la décolonisation à la mise en place de nouveaux États depuis 1945 (+ Quiz associé)
L’Algérie de 1954 à 1962 (+ Quiz associé)
L’Union indienne à partir de 1947 (+ Quiz associé)
L’évolution politique de la Vème République (+ Quiz associé)
Les femmes dans la société française (+ Quiz associé)
L'élection présidentielle, un enjeu majeur de la vie politique française (+ Quiz associé)
Vous devez être connecté pour pouvoir lire la suite
Rien d'autre à dire que perfecto !
Pourquoi ne parle-t-on pas également des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ? A part ça c'est un très bon cours, il est très compréhensif
Le cours est bien
Vous serez nombreux à passer les épreuves du Bac STMG 2020 au mois de juin. Les ...
25/11/2019 14h58Même si le bac techno garde sa logique de filières (STMG, ST2S, STL, STD2A, STI2...
07/08/2019 11h31Pour vous aider à préparer le Bac STMG 2019, les professeurs digiSchool vous pro...
06/06/2019 11h27digiSchool t'a rassemblé tous les cours et les quiz de Management du programme o...
13/05/2019 15h24Vous devez être membre de digiSchool bac STMG
Pas encore inscrit ?
Ou identifiez-vous :